Claudette Sérès

La véritable histoire de Serge Bégué, receveur des Postes, est ici relatée de façon précise et avec beaucoup d’affection et de loyauté. L’histoire vraie d’un homme droit, sincère et très impliqué dans son travail, à tel point qu’il a laissé derrière lui un énorme vide après son départ à la retraite qui a marqué la fin d’une époque tant il a laissé son empreinte à la Poste.

Un récit riche de détails sur sa vie qui l’a été tout autant. Nous pouvons, à travers ces pages, la suivre depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Une vie tout au long de laquelle ressortent les qualités exceptionnelles de cet homme qui lui valaient un immense respect de son entourage.

Nous le suivons dans ses pérégrinations à travers la France : Paris, Bordeaux, l’Ariège, le Gers, l’Indre et la Haute-Garonne.

Maintenant, l’histoire de sa vie ne pourra être oubliée ; elle est imprimée, dans cet ouvrage comme dans nos cœurs. Le devoir de mémoire est accompli.

« C’est à l’aube du mois de février 1906 qu’une petite fille, Élise, pousse son premier vagissement dans une maison en terre sans chauffage si ce n’est  le feu de cheminée qu’il est possible d’allumer dans plusieurs pièces de la maison. La terre a la capacité d’emmagasiner la chaleur et  de la restituer.

Mis à part les courants d’air froid, en hiver, dus à la porte d’entrée qui ne joint pas bien, il fait presque bon quand un feu généreux crépite dans la cuisine au rez-de-chaussée. »

Dans son sixième roman, largement inspiré par l’histoire de sa grand-mère, Claudette Sérès nous emmène dans la campagne gersoise du XXe siècle. Nous y suivons les destins de paysans d’autrefois, farouchement attachés à leurs lopins de terre, vivant chichement des fruits d’une nature encore souveraine, aimée et respectée, durement frappés par les guerres et coups du sort, mais toujours debout dans leurs esclops  et allant de l’avant.

Et si l’école pouvait ouvrir les portes d’une autre vie ?

« Au collège, quel bonheur d’avoir eu un jour Le Petit Chose entre les mains, votre vie sous les traits du héros Daniel Eyssette, jeune garçon désargenté, le seul à porter une blouse. Quand vous étudiiez dans le froid, vos     cahiers et    vos livres sentant le rance, c’est ça qui m’a le plus marquée, car votre endurance a été la mienne.    Je cheminais avec vous de classe en classe et de souffrance en souffrance, de moquerie en moquerie, de désillusion en désillusion.     Quel courage et quelle force j’ai puisés dans votre ouvrage culte ! Comment peut-on faire de notre quotidien, si humble soit-il, une source d’inspiration ? C’est du terreau à portée de main. En lisant votre chef-d’œuvre, mon préféré de tous vos ouvrages, j’ai été       étonnée de me retrouver si exactement en vous. Moi aussi, victime de sarcasmes au sujet de mon accoutrement.     Maman croyait bien faire en m’affublant de robes au dessous   des genoux, pour affronter le froid glacial des hivers. Que la mode est cruelle, quand ne pas la suivre vous condamne à être montrée avec insistance ! »

Écrivaine amoureuse du terroir    et plus particulièrement, de sa Gascogne natale, Claudette Sérès rend hommage à l’auteur qui l’a beaucoup inspirée et même soulagée à certains   moments de sa vie. Dans cette lettre au père du Petit Chose   et des Lettres de mon moulin, elle lui exprime sa reconnaissance, mais appelle aussi de ses vœux la redécouverte des auteurs du terroir, aujourd’hui diffusés trop localement.

Joseph voit le jour au début du XXème siècle dans une riche famille paysanne du Sud- ouest.

Malgré les deux guerres  mondiales et des événements familiaux tragiques, il tient bon, s’accroche sans jamais désespérer. Son labeur au rythme des saisons, des animaux et des travaux des champs lui permet cependant de trouver le temps d’apprendre la musique, de savourer la poésie à travers le souffle du vent tout en contemplant la beauté des paysages.

En le regardant faire on aurait dit que c’était un homme qui murmurait à l’oreille de ses vaches !

Mais quand il se réveillera face à sa solitude, saura-t-il s’adapter à la modernisation de l’agriculture ?

Parviendra-t-il à trouver l’âme sœur dans ce coin perdu de la campagne gersoise ?