Concours d’écriture au Lycée agricole de la Provence-Verte
à Saint-Maximin (83) – Septembre 2017
Voir par ailleurs les articles publiés sur notre bulletin annuel: Le Lien des Ecrivains-Paysans, 2018
Reportage: https://www.facebook.com/provenceverte.tv/videos/1922942771301731
Le projet :
L’idée d’organiser un concours d’écriture est venue du fait que l’Association des écrivains et artistes paysans, devait tenir son congrès annuel en Provence verte, à Correns (83), en septembre 2017.
La jeune maison d’édition Graines d’Argens, organisatrice de cette rencontre en tant qu’adhérente à l’AEAP, a proposé au directeur du Lycée agricole de la Provence-Verte d’organiser un concours d’écriture qui puisse permettre de tisser des liens entre anciens et futurs agriculteurs, écrivains publiés et peut-être futurs écrivains.
En effet, l’AEAP, qui a signé en 2016 une convention de partenariat avec l’APREFA (Association pour la promotion de l’enseignement agricole), a vocation à transmettre aux jeunes générations le goût de l’écriture pour qu’à leur tour elles puissent diffuser les valeurs attachées au travail de la terre.
En juin 2016, un comité de pilotage du projet fut donc établi composé du Lycée, de Graines d’Argens et de l’AEAP.
Notre association a alors proposé le tutorat par 8 écrivains-paysans des élèves candidats au concours. Il s’agissait de les accompagner dans leur démarche. Mais aussi, si possible, d’aller vers eux pendant l’année pour répondre à leurs questions et témoigner de leur expérience, soit par téléphone soit en se déplaçant.
Il fut également entendu qu’une rencontre aurait lieu entre tuteurs et élèves lors de la remise des prix qui se ferait pendant le congrès de l’AEAP.
Le concours d’écriture : sa réalisation
Un travail en amont de sensibilisation à la vie rurale fut mené par les professeurs, à partir de lectures et de projections de films mais aussi de visites sur le terrain, avec une implication optimale des professeurs concernés.
L’AEAP, pour sa part, avait fourni les fiches de 8 écrivains volontaires pour accompagner les élèves dans leurs rédactions, également disponibles pour échanger par téléphone.
Tous ont été contactés par des élèves : une trentaine en tout sur 75 candidats pour un premier contact de présentation, annonçant le prochain envoi de leur texte.
Sur la trentaine d’élèves qui se sont présentés, 25 textes ont été reçus par les tuteurs. En retour les élèves ont obtenu une évaluation de leur travail, des conseils et des encouragements.
Par ailleurs un membre de l’AEAP a participé au jury de sélection.
Plusieurs tuteurs furent présents lors de la remise des prix.
Points forts :
Ce concours d’écriture fut une réussite à plusieurs niveaux :
- Par l’engagement des élèves, tout d’abord : 75 participants, pour la plupart éloignés de la littérature, c’était inespéré, même s’il a fallu quelquefois leur forcer la main. En effet, certains professeurs auraient exigé de leurs élèves leur inscription. Interrogés, certains élèves nous ont avoué : « au début, c’était galère, on ne savait pas quoi écrire, on n’était pas content et puis on s’y est mis et c’était sympa. »
- Par la sensibilisation à la vie rurale menée en amont du projet par le corps enseignant. La grande majorité des élèves de ce lycée ne sont pas issus du milieu rural. Ils n’ont bénéficié d’aucune tradition et ignorent tout de la vie à la campagne. Cette sensibilisation leur a fait toucher du doigt la réalité de la ruralité.
- Par la sensibilisation à l’écriture, distillée avec patience et ténacité par Géraldine Galabrun et Claire Ghersi, des Editions Graines d’Argens, tout au long de l’année. Comme il est dit dans la préface (Christian Brayer, directeur) et dans les postfaces (enseignants) de « L’intégrale », cet apprentissage a surtout permis aux jeunes gens de trouver confiance en soi et courage de s’exprimer.
- Par l’implication personnelle d’un directeur motivé qui a su coordonner et favoriser son bon déroulement.
- Par le tutorat établi avec des écrivains confirmés. Des professeurs ont témoigné de la fierté des élèves d’avoir obtenu des réponses et des encouragements.des auteurs de l’AEAP.
- Par la publication des écrits qui a permis à tous d’être fiers de leur travail ainsi matérialisé, d’autant plus que la réalisation de ce recueil de texte, particulièrement originale, a suscité l’admiration de tous.
- Par la remise des prix : monter sur le podium, être félicité en public est un encouragement à continuer dans cette voie qui ne manquera pas de susciter des vocations, espérons-le.
Points faibles :
Ce projet a pu voir le jour grâce à sa prise en charge par le programme Leader de la Provence-Verte. Les déplacements des classes sur le terrain et l’accompagnement à l’écriture ont généré des coûts qui peuvent s’avérer prohibitifs pour d’autres établissements
Conclusion :
Le projet était ambitieux. Il a mobilisé des ressources humaines extraordinaires et des moyens financiers importants. Malgré les impératifs du programme scolaire, il a pu être réalisé avec le succès que l’on sait.
Néanmoins, les écrivains et artistes de l’AEAP restent accessibles pour intervenir ponctuellement et bénévolement, dans la mesure de leurs disponibilités, par leurs témoignages à la fois d’agriculteurs et d’écrivains, dans les classes qui souhaiteraient mettre en place une expérience similaire.
Proposition :
La réussite de ce concours, son impact sur la confiance en soi et la mise en valeur des élèves, méritent de générer d’autres actions de ce type, accompagnées par l’AEAP
Plus modestement, avec des moyens humains et financiers plus abordables, l’AEAP propose à tout professeur de français d’un lycée agricole (ou autre) qui serait intéressé :
- De fournir un film sur la vie rurale qui puisse servir de support à un appel à textes courts.
- De demander à un écrivain-paysan volontaire de la région où se situe le lycée de venir témoigner de sa propre expérience d’écriture dans le cadre d’un cours.
- De proposer des tuteurs qui puissent évaluer les textes des élèves et les accompagner dans leur écriture par Internet ou par téléphone.
- De Publier l’ensemble des textes sur le site Internet de l’AEAP.
Ainsi, le concours d’écriture du Lycée de la Provence-Verte aura initié une relation intergénérationnelle durable, indispensable à l’appréhension de la vie rurale vers laquelle se dirigent les élèves de l’enseignement agricole.
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